Les poissons sont-ils queer ?

Pourquoi, chez certaines espèces, les poissons changent-ils de sexe ?

Mise à jour le 3 décembre 2025

Les poissons sont-ils queer ? À cette question volontairement provocante, on peut répondre que chez certaines espèces de poissons le genre est fluide.  

On parle principalement d’hermaphrodisme séquentiel, c’est-à-dire le passage d’un sexe à l’autre, protandre lorsque le mâle devient femelle ou protogyne quand, inversement, la femelle devient mâle. 

Hermaphrodisme protandre 

Le poisson-clown 

Chez les poissons-clowns, tous les individus naissent mâles mais ce sont les femelles qui dominent. Au sein d’un petit groupe, le plus gros poisson est une femelle. À ses côtés on trouve un mâle reproducteur, et quelques mâles immatures plus petits.  

Si la femelle meurt, le mâle dominant change de sexe et prend sa place et le plus gros des mâles immatures devient le mâle reproducteur. Les autres mâles sont en quelque sorte sur « liste d’attente » et occuperont une nouvelle place dans la hiérarchie en fonction de l’évolution du groupe. 

Hermaphrodisme protogyne
 

Chez d’autres espèces le changement de sexe se fait dans l’autre sens et les femelles deviennent mâles. On constate ces changements chez les labres comme le labre oiseau ou le poisson napoléon ou chez les mérous. 

Chez les poissons vivant dans un groupe formé d’un mâle entouré de femelles, comme chez les girelles, la transformation de femelle à mâle se fera quand la femelle aura une taille lui permettant d’être plus féconde en tant que mâle. À la disparition du mâle dominant, c’est la plus grande femelle qui se transformera pour prendre sa place au sein du harem. 

Dans la famille des Anthias, les poissons barbiers, comme les barbiers à queue de lyre, naissent femelles. Quand, au sein du groupe, le déséquilibre entre mâles et femelles apparaît, les femelles les plus âgées deviennent mâles. 

Le gobie vert a la particularité de pouvoir changer de sexe dans les deux sens en fonction de son environnement et plusieurs fois au cours de sa vie. Ce poisson peut ainsi changer de sexe à la mort de son partenaire pour en trouver un autre avec lequel se reproduire. 

Ces changements de sexe existent pour assurer la survie de l’espèce et maximiser les chances de reproduction. 

(L’hippocampe mâle qui incube et met au monde les petits hippocampes ne change pas de sexe, il prend juste une part de la charge familiale !) 

De l’influence des facteurs environnementaux sur le sexe des poissons 

Des chercheurs ont constaté que des polluants présents dans l’eau pouvaient avoir un effet perturbateur qui influe sur le sexe des poissons.  

Autre influence sur le sexe des poissons : la température de l’eau. Chez certaines espèces une hausse de la température de l’eau fait naître plus d’individus d’un même sexe.  

Le déséquilibre que cela peut entraîner dans la répartition mâle – femelle au sein d’une même espèce pourrait menacer sa survie. 

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