Comment se reproduit le corail ?

Le corail est un animal fascinant, considéré comme le plus grand bâtisseur de la planète. Mais comment un polype de quelques millimètres peut-il construire des récifs visibles depuis l’espace comme la Grande Barrière de Corail ?

Deux modes de reproduction

Tout commence avec une larve de corail, appelée planula. Pour créer un récif, le corail connaît deux modes de reproduction :

Reproduction sexuée : Une fois par an, selon le cycle lunaire, les coraux libèrent des gamètes mâles et femelles qui mènent au développement de larves. Celles-ci emportées par le courant connaissent une phase pélagique avant de se fixer sur un support adapté. Elles se développent pour former un polype de corail, porteur d’un nouveau patrimoine génétique.
Reproduction asexuée (bourgeonnement) : Pour se développer et former un récif corallien, le polype se clone. Une excroissance va donner naissance à un nouveau polype, réplique génétique du polype parent.

Petit à petit le corail forme une colonie qui rassemble des milliers voire des millions d’individus. Un récif se compose donc d’un assemblage de plusieurs colonies de coraux.

Le bouturage pour préserver les ressources naturelles

Une expertise développée à Nausicaá

Dans le milieu naturel, après des tempêtes, des coraux peuvent se briser et tenter de se fixer sur un nouveau support pour s’y développer. Ce mode de propagation aléatoire dans le milieu naturel se pratique de manière raisonnée avec un taux de réussite important au sein des réserves aquariologiques de Nausicaá, grâce à la technique du bouturage.

Cette technique consiste à prélever un morceau de corail d’un pied-mère et de le fixer sur un support afin qu’il grandisse. Il s’agit là encore, de clonage. Les aquariologistes de Nausicaá maîtrisent cette technique et élèvent la totalité des coraux présents dans les expositions.

bouturage de corail — Bouturage de corail à Nausicaá

Nausicaá, une banque du vivant

Nausicaá participe également au Conservatoire Mondial du Corail. Les aquariums partenaires de cette initiative reçoivent des échantillons de coraux prélevés dans le milieu naturel qu’ils vont faire grandir et bouturer dans leurs réserves aquariologiques. En assurant la pérennité d’un patrimoine génétique menacé dans la nature, Nausicaá devient une banque du vivant.

Le bouturage pour restaurer les récifs coralliens

Innovation et actions de terrain

Fortement menacés par le changement climatique, les coraux connaissent des épisodes de blanchissement qui peuvent conduire à la mort des récifs. Des associations de terrain œuvrent à leur restauration également grâce au bouturage.

Par exemple, l’association The Coral planters installe des structures artificielles sur lesquelles sont fixées des boutures de corail. Immergées aux Maldives, celles-ci grandissent et aident à la reconstitution d’un écosystème riche et vivant en attirant à nouveau une biodiversité marine.

Jérémy Gobé, artiste plasticien développe des structures modulaires pour accueillir des boutures de coraux. Testée à Nausicaá, son innovation sera bientôt installée en milieu naturel, en Colombie.