Biodiversité marine 4mn
Quelle est la plus grande tortue du monde ?
Avec ses deux mètres de long et un poids pouvant atteindre les 500 kg, la tortue luth est la plus grande des tortues marines.
La tortue luth Dermochelys coriacea est la plus grande des tortues marines et des tortues en général.
Elle se distingue de ses congénères par sa carapace sans écailles. En effet, celle-ci est constituée d’une fine peau qui recouvre une épaisse couche de graisse et de sept carènes – éléments qui composent la carapace, sur la longueur. En anglais d’ailleurs, la tortue luth se dit « leatherback », dos de cuir.
Elle peut atteindre une taille entre 1,5 et 2 mètres et un poids de 300 à 500 kilos !
Où la trouve-t-on ?
La tortue luth se rencontre partout dans le monde, sauf dans l’océan Arctique et Austral. Cette tortue est un animal pélagique qui vit en haute mer et qui peut plonger jusqu’à 1 300 m de profondeur et rester en plongée pendant 85 minutes avant de remonter à la surface pour respirer.
Grande migratrice, la tortue luth peut parcourir plus de 16 000 km par an entre les sites de nidification et la recherche de nourriture.
Les femelles en âge de se reproduire viennent pondre tous les 2 à 4 ans, toujours sur la même plage située en zone tropicale ou subtropicale. Elles pondent 2 ou 3 fois dans un intervalle de 10 à 15 jours et à chaque ponte elle dépose 100 à 200 œufs dont l’incubation varie entre 60 à 70 jours.
Que mange-t-elle ?
La tortue luth suit les populations de méduses et de céphalopodes qui composent son régime alimentaire. Elle se régale de méduses crinières de lion, mais aussi de tuniciers pélagiques, des poissons, des oursins, des crustacés, des mollusques et quelques algues et végétaux.
Pour satisfaire leurs besoins alimentaires, la jeune tortue doit consommer l’équivalent de leur poids en méduses.
Pour retenir les corps gélatineux des méduses qu’elle ingère, la bouche et la gorge de la tortue luth sont dotées d’épines orientées vers l’arrière.
Comment la reconnait-on ?
Le corps de la tortue luth est « taillé » pour parcourir aisément de longues distances et sa forme hydrodynamique lui permet d’être rapide sous l’eau avec des pointes à 40 km/h.
Ses déplacements sont aussi aidés par des nageoires avant plus longues proportionnellement que celles des autres tortues marines et ses nageoires arrière sont en forme de pagaie.
Quelle est sa particularité ?
La tortue luth peut vivre jusqu’à 50 ans et elle atteindrait sa maturité sexuelle entre 9 et 20 ans. A la naissance, les petites tortues rejoignent l’océan et sur le chemin entre le nid et l’océan ces tortues de 7 cm sont une proie facile pour les oiseaux, crabes ou chiens qui s’en régalent.
Le corps des tortues luth n’a pas évolué depuis l’époque des dinosaures.
Menaces et mesures de protection
La tortue luth est une espèce menacée, classée vulnérable sur la liste rouge de l’UICN et inscrite à l’annexe I de la CITES. En France, elle est totalement protégée depuis 2011.
La population des tortues luth est en déclin dans plusieurs parties du monde, particulièrement celles du Pacifique. Des menaces pèsent sur ces tortues, à la fois sur les plages de nidification et dans l’océan.
En effet, l’urbanisation qui empiète sur le littoral réduit les surfaces de sable sec dont les tortues ont besoin pour déposer leurs œufs. L’éclairage public les gêne et désoriente les jeunes tortues qui veulent rejoindre l’océan. Le braconnage des tortues et la consommation humaine des œufs ont un impact sur la survie de l’espèce malgré son statut d’espèce protégée dans de nombreux pays.
La montée des eaux liée au changement climatique provoque l’érosion des plages et donc l’aire sur laquelle les femelles viennent nicher. De même, la température du sable a un impact sur la survie des œufs et sur la répartition mâle / femelle car la détermination sexuelle dépend de la température du nid.
Dans l’océan, le réchauffement de l’eau a aussi un impact sur l’abondance et la répartition de la nourriture occasionnant de nouveaux déplacements des tortues mais aussi des variations dans la saison de nidification. La pollution plastique entraine une mortalité chez les tortues qui confondent les sacs plastiques avec des méduses et s’étouffent en les avalant. La prise accessoire dans les filets de pêche tue les tortues par noyade ou à la suite de blessures. La collision avec des embarcations quand les tortues sont proches de la surface.