Requins et raies : une coalition mondiale pour éviter l’extinction

Face au déclin alarmant des requins et des raies, une coalition internationale se mobilise pour protéger ces espèces fondamentales pour l’océan.

Requins et raies dans le bassin de Nausicaa

Maillons essentiels de l’équilibre océanique, les requins et les raies sont confrontés à une menace d’extinction majeure. 

Pour contrer ce phénomène, une coalition internationale a été lancée en juin 2025 à Nice, lors de la Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC 3), rassemblant plus d’une quinzaine de pays, des ONG et des organismes engagés dans la sauvegarde de la biodiversité marine.

Un constat alarmant

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon une étude publiée en décembre 2024 dans la revue Science, la population mondiale de requins et de raies a chuté de moitié depuis 1970, principalement sous l’effet de la surpêche. 

Cette analyse, qui s’appuie sur le suivi de 1 199 espèces, révèle que près de 37,5 % d’entre elles sont désormais menacées d’extinction, en raison non seulement de la surpêche mais aussi de la destruction des habitats et du commerce illégal des nageoires. Présents dans les océans depuis plus de 400 millions d’années, ces animaux jouent un rôle écologique crucial : leur déclin menace l’équilibre des écosystèmes et la sécurité alimentaire mondiale. 

Une mobilisation internationale

La coalition, lancée le 11 juin 2025 à Nice par Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition écologique, réunit plus d’une quinzaine de pays comme la France, l’Australie, l’Équateur, les Maldives, Malte, Panama, la République démocratique du Congo, l’Espagne et le Royaume-Uni. Elle vise à protéger les habitats critiques, renforcer la lutte contre le commerce illégal et améliorer la gestion des pêches. Un groupe intergouvernemental pilotera la coordination et encouragera l’adoption de mesures concrètes dans chaque pays. 

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de protection de la biodiversité marine, soutenue par la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices (CMS), la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et des ONG comme WWF.  
Elle bénéficie aussi de l’appui de scientifiques, de communautés locales et de personnalités engagées. Isabelle Autissier, présidente d’honneur de WWF France, a salué l’initiative dans un communiqué : « C’est un bon symbole que la coalition internationale commence à Nice, dans la Baie des Anges, nommée d’après le requin ange ». Elle rappelle la disparition de cette espèce en Méditerranée et la nécessité d’agir pour éviter d’autres extinctions.

Préserver l’avenir de l’océan

Si la création de cette coalition est une avancée, la déclaration finale de Nice à l’issue de l’UNOC 3 a déçu de nombreux défenseurs de la biodiversité. Jugée trop timide, elle n’a pas fixé d’objectifs chiffrés ni de mesures contraignantes pour stopper le déclin des requins et des raies, alors que la communauté scientifique réclame des actions fortes. 

La mobilisation doit donc se poursuivre pour faire de la protection de ces espèces une véritable priorité internationale.  

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