Voyager à deux pas… dans l’eau : le longe-côte, une tendance qui ira loin

Et si la rentrée rimait avec ressourcement sur les côtes ? La marche aquatique, version sport doux et grand bleu.

Vous marchez au bord de la mer, l’eau seulement à hauteur des chevilles — parce qu’il faut le reconnaître, elle est encore un peu froide — quand soudain, une file d’hommes et de femmes en combinaison de plongée vous dépasse. Ils avancent d’un pas régulier mais à un rythme soutenu, l’eau jusqu’à la poitrine, en file indienne. 

Mais que font-ils donc ?

Ils pratiquent le longe-côte, aussi appelé marche aquatique. Ce sport nautique, affilié à la Fédération Française de Randonnée et inventé par le Dunkerquois Thomas Wallyn en 2005, a débuté dans les Hauts de France et se développe désormais sur toutes les façades maritimes en France et à l’étranger. Cette activité vivifiante et revitalisante s’adresse à tous et regorge de bienfaits.

Avec le longe-côte, corps et esprit trouvent leur équilibre. Le corps s’active et l’esprit s’apaise et chaque pas dans l’eau est une connexion à l’océan. Le longe-côte est à la fois une pratique individuelle et un effort de groupe qui crée du lien entre les longeurs qui se relaient en tête de file. La marche dans l’eau éveille les sens et une conscience plus fine de l’environnement qui nous entoure.

Le longe-côte est à la fois local, facilement accessible et low tech – il nécessite peu d’équipements, de nombreuses qualités capables d’attirer un public soucieux d’environnement et à la recherche d’activités nouvelles et durables.

« Quand je vais dans l’eau, il y a ce silence autour, [… ] une osmose qui se crée, un temps suspendu, entre parenthèses. On est bien et ça fait énormément de bien à la tête. » confie Thomas Wallyn. Ce sport qu’il a d’abord imaginé comme un outil de renforcement musculaire pour ses rameurs est devenu bien plus qu’un simple entraînement.


 

Grâce à la résistance naturelle de l’eau, les articulations se délient en douceur, les muscles se renforcent sans douleur – mollets, quadriceps, ischio-jambiers et abdominaux. Le bas du corps travaille et les bras adoptant les mouvements de crawl aident à la propulsion. Les jambes lourdes deviennent légères et l’air marin, riche en iode et en ions négatifs, vous garantit un sommeil doux et réparateur et une baisse du niveau de stress. La marche sur le sable, les mouvements de jambes, les efforts instinctifs pour se stabiliser – qu’on appelle proprioception, quand les vagues vous bousculent un peu, tout ça participe à un exercice cardio, bénéfique pour le cœur.

Cette jeune discipline prend à présent le large vers la compétition, avec l’organisation de championnats régionaux et d’un championnat de France, ajoutant une bonne pincée de sel à cette activité déjà bien iodée. Avec 16 500 licenciés, la discipline qui a principalement attiré des retraités dans un premier temps cherche à rajeunir ses adeptes et l’adrénaline de la compétition pourrait y contribuer.

Mais le longe-côte peut se vivre aussi à un rythme plus lent, pour profiter du paysage et ressentir pleinement l’immersion dans l’océan. À la fin de la séance, la légèreté du corps répond à celle de l’esprit qui s’est libéré de ses pensées incessantes.

Séverine, longeuse à l’Association Longe-côte des 2 Caps de la baie de Wissant : “Je suis une fille de la mer, j’ai découvert le longe-côte à Boulogne-sur Mer il y a 6 ans. Je pratique à Wissant d’où on part vers les Caps Gris-Nez ou Blanc-Nez selon les marées. L’eau est mon élément. La pratique du longe-côte renforce notre système immunitaire, il y a l’énergie et les échanges avec les éléments marins. C'est un sport d’équipe, très convivial qu’on peut pratiquer en mode détente ou sportif.” La passion est telle que Séverine a passé son brevet fédéral pour encadrer et animer les sorties en mer et qu’elle suit une nouvelle formation pour former à son tour les nouveaux animateur·trices.

Alors, que demander de plus ? Pour vous lancer dans cette aventure vivifiante, il ne vous faut qu’une combinaison, une paire de chaussons, pour profiter des bienfaits d’une séance de thalasso en plein air.

Quelques règles à respecter pour faire de cette balade aquatique une réussite : 

  • S’échauffer avant de se mettre à l’eau,
  • S’hydrater avant et après la séance,
  • S’équiper pour ne pas avoir froid : combinaison, chaussons et gants, crème solaire,
  • Sortir en groupe, avec une association locale et un·e coach qui seront attentifs aux conditions météo,
  • Pas besoin de savoir nager, les pieds sont toujours sur le sol,
  • Pas d’âge minimum mais il faut mesurer au moins 1,50 m – pour avoir de l’eau entre l’aisselle et le nombril et éviter le mal de dos. Ne pas forcer pour mieux profiter du moment et des paysages qui vous entourent.
  • En cas de rencontre avec un phoque ou un veau marin qui va vous observer de loin, continuer votre chemin et ne cherchez pas la compétition, ils seront toujours plus rapides et plus à l’aise dans l’eau que vous !

Alors, on se met à l’eau ?

Pour trouver un club : https://www.ffrandonnee.fr/nos-clubs/trouver-un-club