Les raies mantes diables, sujet de recherche pour leur conservation

La collaboration entre une chercheuse et les soigneurs de Nausicaá pour la préservation des raies mantes diables Mobula hypostoma.

Depuis 2018, le grand bassin de la haute mer de Nausicaá accueille six mantes diables Mobula hypostoma (quatre femelles et deux mâles). Cette espèce, cousine de la grande raie Manta, est encore largement méconnue et est actuellement classée “En danger” (EN) sur la liste rouge de l’UICN.

Pour soutenir la préservation de ces raies en milieu naturel et partager les connaissances acquises par les aquariologistes grâce à l’observation quotidienne de ces poissons, Nausicaá accompagne Atlantine Boggio-Pasqua, doctorante en écologie marine, dans son projet de thèse sur cette espèce de haute mer.

La recherche sur le terrain

Les actions menées par Atlantine sur le terrain ont lieu en Floride, dans le golfe du Mexique. Elles visent à recueillir des informations sur la répartition géographique de ces raies, leurs mouvements, leur alimentation ainsi que des données de taille et poids. 

Pour obtenir ces données, les scientifiques capturent des individus pour les peser et les mesurer et prélever des échantillons de sang et de muscle afin d’établir leur carte génétique, avant de les relâcher. 

Les raies sont ensuite marquées à l’aide de balises acoustiques ou satellites pour pouvoir suivre leurs déplacements et déterminer ainsi les stocks de population. Cette connaissance est essentielle pour mettre en place des actions de préservation concertées entre les zones géographiques traversées par ces raies.

Le partage des connaissances acquises ex-situ

La recapture d’une raie marquée étant rare, il est difficile d’effectuer un suivi de la croissance et de l’évolution de ce poisson.

C’est là que les données collectées ex-situ, c’est-à-dire au sein de l’aquarium Nausicaá deviennent précieuses pour les chercheurs de terrain. En effet, Nausicaá est le seul aquarium européen à présenter des mantes diables mâles et femelles depuis 2018. Cela fait donc six ans que l’équipe aquariologique collecte des informations sur leur croissance (taille et poids), leur alimentation et leur maturité sexuelle. L’échange des informations est essentiel à une meilleure connaissance de cette espèce.

Le 25 septembre 2024, Atlantine est venue à Nausicaá pour assister à une échographie d’une femelle mante diable. En effet, les soigneur·se·s ont constaté des comportements de parade sexuelle et des morsures sur les femelles suggérant que les individus ont atteint la maturité sexuelle, sont aptes à se reproduire et que des rapprochements ont déjà eu lieu. La femelle capturée n’était pas gestante mais Atlantine a pu bénéficier des conseils du vétérinaire de Nausicaáa et observer son utilisation de l’échographe, en vue de le faire elle-même lors de la prochaine campagne en Floride. 

 

Crédit photo : Sean Thomas Photography

Programme de conservation

Le fonds de dotation de Nausicaá a collecté des dons de visiteurs via la programmation événementielle du centre pour financer des balises et un échographe.

Nausicaá participe au programme de conservation européen EEP – Eaza Ex-situ program dédié à la raie mante diable.

Autres articles

poisson-clown né à Nausicaa

Reproduction et préservation de la biodi...

Biodiversité marine 2mn

A Nausicaá la préservation de la biodiversité passe par la r...

L’élevage sélectif pour restaurer les ré...

Biodiversité marine 2mn

La restauration des coraux passe par la sélection génétique.