Les nouvelles de l'Océan - Juillet 2025

Tous les mois, plongez dans le Bulletin de l’Océan pour explorer ce qui a fait l'actualité du monde marin.

Au programme

  • Les États-Unis se retirent de l’UNESCO, à nouveau
  • Le climat devant la justice : les États ont désormais l’obligation d’agir
  • Grands fonds marins : 10 recommandations pour éviter l’irréparable
  • Kenya : des crédits biodiversité pour sauver les mangroves"
  • Méditerranée : la Grèce protège 27 500 km² de mer

Les États-Unis se retirent de l’UNESCO, à nouveau

Le 22 juillet, les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient quitter l’UNESCO, l’agence de l’ONU chargée de l’éducation, de la science et de la culture. Ce retrait sera effectif fin 2026. Washington reproche à l’organisation un supposé parti pris idéologique. 

L’UNESCO joue pourtant un rôle important à l’échelle mondiale : elle soutient des projets pour mieux protéger le patrimoine, promouvoir l’éducation pour tous, ou encore comprendre et préserver les océans — comme avec la Décennie des sciences océaniques (2021–2030). 

Sa directrice, Audrey Azoulay, déplore une décision qui affaiblit la coopération entre pays sur des sujets majeurs. Elle rappelle toutefois que les États-Unis ne représentent plus que 8 % du budget de l’organisation, et que l’UNESCO a pris ses dispositions pour continuer ses missions. 

Le président Donald Trump. Photo officielle de la Maison Blanche par Joyce N. Boghosian

Climat : les États ont désormais l’obligation d’agir

Le 23 juillet, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis historique : les États ont désormais une obligation juridique de prévenir les dommages graves à l’environnement, même sans avoir signé l’Accord de Paris. 

Chaque pays peut être tenu responsable de sa part dans le dérèglement climatique, y compris pour les émissions passées. L’avis appelle à des objectifs ambitieux, à la protection des droits humains et à la restauration des écosystèmes dégradés. 

L’océan est directement concerné : montée des eaux, acidification, disparition des récifs et des mangroves sont reconnus comme des préjudices concrets. 

Cet avis est aussi une victoire de la jeunesse du Pacifique : après six ans de campagne, un groupe de jeunes menés par le Pacific Islands Students Fighting Climate Change (PISFCC) a obtenu le soutien des États du Pacifique, notamment du Vanuatu, pour porter la question devant la CIJ. 

Grands fonds marins : 10 mesures pour éviter l’irréparable

Des scientifiques de huit pays européens, réunis dans le projet DEEP-REST porté par l’Ifremer, ont publié 10 recommandations pour encadrer l’exploitation minière des grands fonds marins. 

Ils appellent à une approche prudente : création de zones protégées, suivi à long terme, restauration des milieux perturbés… Objectif : éviter des dommages irréversibles dans ces écosystèmes fragiles, encore largement méconnus. 

Ces recommandations ont été présentées en juillet à Kingston, en Jamaïque, lors de la 30e session de l’Autorité internationale des fonds marins, où les États ont discuté des règles encadrant cette future industrie. 

Crevettes Rimicaris exoculata, campagne EXOMAR, IFREMER

Kenya : des crédits biodiversité pour sauver les mangroves

Au Kenya, un programme de crédits de biodiversité marine montre qu’il est possible de restaurer les mangroves tout en soutenant les communautés locales. Mis en œuvre à Marereni par l’ONG Seatrees et l’organisation COBEC, il a permis depuis fin 2024 de planter près de 190 000 arbres, avec un taux de survie de 80 %. 

Chaque crédit finance la plantation, le suivi sur dix ans et la rémunération des habitantes et habitants mobilisés. Plus de 600 personnes, majoritairement des femmes, participent aujourd’hui au projet. Résultat : les écosystèmes côtiers se régénèrent, et les revenus locaux augmentent. 

Mangrove Forest Creek au Kenya. Crédit photo : Thekasichana

Méditerranée : la Grèce protège 27 500 km² de mer 

La Grèce a annoncé la création de deux grandes aires marines protégées, en mer Ionienne et en mer Égée. Ces zones couvriront 27 500 km² et permettront au pays d’atteindre 30 % de ses eaux protégées d’ici 2030. 

Elles incluront une interdiction du chalutage de fond, une première à cette échelle en Europe. Les études environnementales ont été mises en consultation publique, en vue d’un décret présidentiel attendu d’ici la fin de l’année. 

Une avancée majeure pour la protection de la biodiversité en Méditerranée, dans des zones parmi les plus sensibles du bassin. 

Vue Satellite de la Mer Egée. Crédit photo NASA