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Le traité sur la haute mer entre en vigueur : un tournant pour la gouvernance des océans
Le traité sur la haute mer atteint 60 ratifications ! Dès 2026, un nouvel outil mondial protégera biodiversité et climat des océans.
C’est une victoire qu’on attendait : le 19 septembre 2025, le Maroc et la Sierra Leone ont ratifié le traité international sur la haute mer, portant à 60 le nombre de ratifications nécessaires. Avec ce seuil franchi, le texte adopté en 2023 par l’ONU pourra entrer en vigueur dès janvier 2026.
La haute mer, un espace vital mais vulnérable
La haute mer représente près de deux tiers des océans, soit 64 % de leur surface totale. C’est un espace immense, loin des côtes, dont les eaux regorgent de biodiversité et jouent un rôle clé dans l’équilibre climatique. Elles sont aussi un formidable réservoir de ressources génétiques, aux applications médicales et technologiques encore insoupçonnées.
Un traité attendu depuis vingt ans
Discuté pendant plus de deux décennies, l’Accord des Nations Unies sur la haute mer, dit traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) marque un tournant, complétant le cadre juridique existant, pour protéger cet espace qui n’appartient à personne mais qui concerne tout le monde.
Le texte prévoit :
- La création d’aires marines protégées en haute mer
- La réalisation obligatoire d’études d’impact environnemental des activités humaines
- Un accès et un partage équitable des bénéfices liés aux ressources génétiques marines
- Le transfert de technologies et le renforcement des capacités des pays en développement
Une accélération diplomatique en septembre
Les ratifications se sont multipliées à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU à New York : Sri Lanka le 16 septembre, Saint-Vincent-et-les-Grenadines le 17, puis le Maroc et la Sierra Leone le 19. L’annonce était très attendue depuis la Conférence des Nations unies sur l’océan à Nice (UNOC3), où Emmanuel Macron avait assuré que le cap des 60 serait franchi en septembre. Pari tenu avec le nombre requis atteint avant la fin de l’Assemblée.
Désormais, le compte à rebours est lancé : dans quatre mois, le traité entrera officiellement en vigueur.
Et après ?
La prochaine étape sera la tenue d’une première COP de l’océan, prévue en 2026. Les États devront y définir concrètement comment appliquer le traité : où créer des zones protégées, comment financer la mise en œuvre, quelles règles imposer aux industries.
Un défi immense, mais un signal fort. Car après des années de débats, la communauté internationale a prouvé qu’elle pouvait s’unir pour protéger l’océan mondial.
Nausicaá, engagée depuis longtemps pour la mise en œuvre de ce traité salue cette avancée historique.