La biodiversité en haute mer enfin protégée ?

En 2018, une initiative ambitieuse pour l’océan est lancée.

Une convention pour protéger la vie marine en haute mer

Il s’agit de mettre en place une convention pour protéger la vie marine en haute mer, dans les eaux internationales. Car les pressions humaines et l’exploitation des ressources naturelles augmentent au grand large, loin des côtes et du regard des citoyens et elles menacent l’Océan pourtant si indispensable à notre vie.  Parviendra-t-on enfin à un accord ? C’est une exigence, pour la haute mer, pour l’intérêt collectif, celui de l’humanité toute entière.

La haute mer couvre près de la moitié de la planète et abrite des centaines de milliers d’espèces, peut-être des millions qui ne sont même pas encore identifiées. Située au-delà des zones relevant de la juridiction des États, c’est un espace international qui n’appartient à personne mais est sous la responsabilité de tous.

Sans l’Océan, la vie ne serait pas possible. Il est le moteur du cycle de l’eau, produit la moitié de l’oxygène de l’atmosphère grâce au plancton végétal et il régule le climat : l’océan a absorbé plus de 90% de la chaleur et 30 % des émissions de CO2 liées aux activités humaines.

On a longtemps pensé que la haute mer, un espace immense et lointain, était invulnérable. Pourtant elle est affectée par les impacts croissants des activités humaines. La pêche, le transport maritime et la pose de câbles sous-marins par lesquels transitent 99 % de nos communications téléphonique et internet s’y développent. Les possibilités d’exploration, d’innovation et de recherche y sont immenses.  L’étude des espèces qui y vivent dans ses eaux permet déjà de découvrir des molécules et des gènes qui sont à l’origine de nouveaux médicaments et de produits innovants pour l’industrie.

Mais surexploitation, pollution, et réchauffement climatique mettent en péril les habitants et les écosystèmes en haute mer. L’air et l’océan n’ont pas de frontières et même les activités pratiquées à terre peuvent menacer cette vie fragile. Aujourd’hui on trouve des déchets au point le plus profond de l’océan, à -11 000 m de fond !
 

Gérer la haute mer est un grand défi du 21ème siècle

Mieux protéger et gérer la haute mer est un grand défi du 21ème siècle. Aux Nations Unies, la communauté internationale a débuté en 2018 des négociations sur la protection de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales.

Cet accord doit compléter la convention de Montego Bay sur le droit de la mer, qui définit les grandes zones maritimes (eaux territoriales, Zone économiques exclusives, haute mer), et les grands principes comme la liberté de navigation ou de recherche scientifique en haute mer. Dans l’espace marin international, on distingue deux zones : la colonne d’eau et le fond de la mer, appelé la Zone. Les ressources de la Zone sont considérées comme patrimoine commun de l’humanité et sont gérées par l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM).

L’objectif de cette nouvelle convention est de prendre en compte l’importance de préserver la vie en haute mer. L’accord doit permettre la création d’aire marines protégées, l’étude des impacts des activités humaines sur l’environnement et le renforcement du transfert de connaissances et de de technologies vers les États en développement. Enfin, un point délicat concerne l’exploitation des ressources génétiques. La haute mer n’appartenant à aucun État, les pays ou entreprises qui tirent un avantage monétaire de leur exploitation devront le partager de façon équitable avec la communauté internationale.

Le traité devait être conclu en aout 2022, mais les États ne sont alors pas parvenus à se mettre d’accord notamment sur les questions financières. Début mars à New York, aux Nations Unies, les discussions ont repris pour enfin finaliser l’accord. Les nations du monde seront-elle à la hauteur de l’enjeu ?

L’UCA - Union des Conservateurs d'Aquariums

Les aquariums, membres de l’UCA partagent la responsabilité de sensibiliser le grand public à ces questions essentielles pour notre avenir.

La France dispose d'acteurs mondialement reconnus en la matière, d'aquariums publics et d'institutions océanographiques qui n'ont cessé de rehausser et de réaffirmer avec vigueur des engagements forts et des actions concrètes en matière de conservation et de préservation de la biodiversité marine. En témoigne le formidable travail réalisé depuis des années par les aquariums membres de l’UCA (Union des Conservateurs d’Aquariums), qui, sous le contrôle des plus hautes autorités internationales de protection de l’environnement, collaborent dans des programmes d'ampleur : qu'il s'agisse de la reproduction de poissons tropicaux et européens, de la création d’aires marines protégées ou encore de la restauration des récifs coralliens dans de nombreux pays.

Lieux d'accueil des chercheurs et partenaires scientifiques, les aquariums contribuent aussi au développement de la recherche sur le milieu marin. Plusieurs aquariums travaillent ainsi quotidiennement avec des organismes de recherche français et internationaux dans l'élaboration de projets scientifiques et pédagogiques, de conférences ou expositions en lien avec l’océan.

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