
© D. Mallevoy
Le poisson-lune ou môle, de son nom latin Mola mola est un poisson pélagique dont la silhouette atypique est facilement reconnaissable.
Un corps ovale, comprimé latéralement dont la couleur varie du gris argenté au blanc, une protubérance sur la tête, de toutes petites nageoires pectorales et des nageoires dorsale et anale dont la longueur peut presque doubler la hauteur du poisson. La nageoire caudale a disparu au cours de son évolution pour devenir un appendice appelé clavus ; celui-ci relie la nageoire dorsale à la nageoire anale mais ne lui permet pas de se propulser. Pour avancer il utiliser les nageoires dorsale et anale.
Nageant souvent au niveau de la surface de l’eau, la nageoire dorsale de la môle peut être confondue avec un aileron de requin.
En effet, le poisson-lune nage soit droit avec son aileron dorsal bien dressé qui lui donne un mouvement de godille, soit couché sur le côté en se laissant dériver en surface par le courant. Il est probable que dans ce dernier cas, ce soit pour reconstituer ses réserves thermiques. Son nom anglais, sunfish, viendrait de là. Curieusement, son nom français viendrait de sa forme ronde : la nuit, sa silhouette ressemble au reflet de la Lune dans la mer.
Le poisson-lune n’a pas d’écailles et ne possède pas de vessie natatoire.
Lorsqu’elle dérive en surface et prend les rayons du soleil, la môle en profite pour se faire déparasiter par certains oiseaux. En effet, il est généralement infesté d’une quarantaine d’espèces différentes de parasites dont il tente de se débarrasser par différents moyens.
C’est le plus grand (et le plus lourd aussi !) représentant des poissons osseux. Et pour cause !
Le poisson-lune ne cesse jamais de grandir : sa croissance est directement liée aux animaux dont il se nourrit. Pour faire simple, plus il mange, plus il grandit.
On estime qu’en Méditerranée un poisson-lune de 120 kg mangerait environ 71 kg de méduses par jour.
L’augmentation de la population de ce poisson est peut-être liée au phénomène de gélification des océans, terme employé pour désigner la prolifération de méduses sans doute favorisée par le changement climatique mais aussi à la surpêche des espèces prédatrices des méduses.

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Le poisson-lune est inoffensif et connaît peu de prédateurs. L’accroissement du nombre de poissons-lunes peut aussi être mis en lien avec le déclin des populations de requins, un des rares prédateurs de ce poisson.
Il est victime des filets traînants et des sacs plastiques qu’il avale car il les confond avec des méduses.
100 millions : c’est le nombre d’œufs que peut pondre le poisson-lune en une seule ponte, ce qui ferait de lui le poisson osseux qui pond le plus d’œufs.
Les œufs sont libérés dans l’eau et fécondés par les gamètes mâles. A leur naissance, les juvéniles ne font que quelques millimètres et sont couverts d’épines qui disparaîtront en grandissant.
Le poisson-lune est une des figures impressionnantes que vous pourrez découvrir dans l’expérience Grand Large. Plus grand poisson osseux, il représente la vie en haute mer, à la surface de l’océan comme dans les profondeurs.
Cette expérience immersive inédite en réalité augmentée, imaginée par SAOLA Studio, vous emmène à la rencontre des géants du grand large et des espèces de la haute mer face au grand bassin de l’exposition Voyage en haute mer.
Découvrez les autres animaux de l’expérience Grand Large : requin-baleine, tortue luth, méduse à crinière de lion, dauphin tursiops, rorqual de Bryde, espadon voilier et sardine.

Crédit photos : D. Mallevoy – Nausicaa, Per-Ola Norman – Wikimedia