Les États membres enfin d’accord sur la protection de la haute mer.
Samedi 4 mars 2023, les États membres de l’ONU se sont enfin mis d’accord sur le texte d’un traité international pour la protection de la haute mer.
Petit rappel, les discussions sur la préservation de la haute mer ont débuté il y a 15 ans dont 4 années de négociations formelles. Ce texte doit être traduit dans les 6 langues officielles de l’ONU et être revu par les services juridiques avant d’être formellement adopté à une date ultérieure. Cependant le contenu ne pourra en être modifié.
Que sait-on du futur traité de la haute mer ?
Même si le contenu du futur traité, outil juridique contraignant n’a pas été dévoilé, on sait qu’il sera important pour la protection et la préservation de la biodiversité marine. Il permettra la création d’aires marines protégées en haute mer et d’atteindre ainsi l’objectif de protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030.
Cet objectif de 30 % serait une première étape vers la protection de 50 % des espaces naturels, nécessaire selon des études scientifiques pour contrer la perte de la biodiversité et contribuer à la régulation du climat.
Par ailleurs, le traité entrainera aussi des études d’impact environnemental sur les activités envisagées en haute mer ainsi que le transfert de savoirs et de techniques marines à l’intention des pays moins développés.
Dans le même temps, les 2 et 3 mars s’est déroulé au Panama, la conférence mondiale Notre Océan qui a abouti à un engagement de 20 milliards de dollars de fonds pour la protection des océans.
Qu’est-ce donc que la haute mer et pourquoi la préserver ?
- La haute mer, appelée aussi eaux internationales, commence à 370 km des côtes, au-delà des ZEE (zones économiques exclusives) qui sont sous la souveraineté des États côtiers.
- Elle représente 65 % de la surface de l’océan mondial et 90 % de son volume.
- Elle occupe 50 % de la surface de la planète.
- Une respiration sur deux est possible grâce à l’oxygène produit par le plancton végétal océanique.
- L’océan a absorbé entre 25 % et 30 % du CO₂ et 90 % de la chaleur émis dans l’atmosphère par les activités humaines. En absorbant et en stockant le principal gaz à effet de serre, l’océan joue un rôle fondamental dans la régulation du climat.
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À qui appartiennent les ressources marines de la haute mer ?
La particularité de la haute mer est qu’elle n’appartient à personne et qu’elle est donc sous la responsabilité de tous.
Et seule l’exploitation du sol et du sous-sol marins – qu’on appelle la Zone – est régulée par l’Autorité internationale des fonds marins qui règlemente la prospection et l’exploitation minière.
Les ressources vivantes que l’on trouve dans la colonne d’eau représentent un potentiel énorme même s’il n’est pas encore totalement connu notamment dans le domaine des biotechnologies avec de nouvelles molécules à usage pharmaceutiques ou cosmétiques.
Les discussions durant cette ultime session de négociations ont donc également porté sur les ressources marines génétiques collectées en haute mer. Le texte doit prendre en compte le partage des bénéfices entre les pays ayant les moyens d’y pratiquer recherche et expéditions et les pays en développement qui n’en ont pas les moyens.
Nausicaá et la haute mer
Le sujet de la relation entre l’Homme et la mer et l’exploitation durable des ressources marines a toujours été au cœur des expositions de Nausicaá.
En 2018, avec Voyage en Haute Mer, Nausicaá a ouvert un nouveau parcours de visite consacré à la découverte de la haute mer.
Nausicaa a également organisé deux Rencontres Internationales de la Haute Mer en 2018 et en 2019 au cours desquelles des scientifiques, des décideurs et des acteurs du monde maritime ont échangé, envisagé des solutions et partagé leurs connaissances avec le public.
Nausicaá a également été présent dans la délégation française lors des premières réunions de négociations se déroulant à l’ONU.
Crédit photo bandeau : Shreib-Engel-Pixabay